La Luzerne en Algerie

La Luzerne en Algerie

On en parle d'elle

 Là où on en parle de la luzerne, particulièrement en Algérie.


La luzerne : une plante noble et généreuse

C'est un grand honneur de rédiger le premier article de ce blog dédié à cette noble et combien généreuse plante que l’on appelle communément la luzerne pérenne et qui porte le nom scientifique Medicago sativa L.

 

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Plante fourragère connue depuis plus de 9000 ans en Asie de l'Ouest, il semblerait qu'elle a été introduite en Afrique du Nord par les arabes. Son expansion à travers le monde entier s’est réalisée particulièrement au cours des deux derniers siècles. Actuellement, on compte 33 millions d’hectares dans le monde dont plus de 13 millions aux Etats Unis d'Amériques, 8 millions en Europe et aussi 8 millions en Amérique du Sud.

 

La culture de la luzerne suit la présence du cheptel et plus particulièrement le cheptel bovin. Une vraie symbiose. Elle est consommée en vert, en foin, en déshydratée et aussi en ensilage. C’est un aliment de qualité très recherché qui permet de bons rendements laitiers.

 

Au Maghreb Arabe en général et en Algérie en particulier, les surfaces réservées à cette espèce restent insignifiantes par rapport aux besoins du cheptel existant. Plusieurs expériences de développement de cette culture, sur de grandes surfaces, ont eu lieu en Algérie depuis 1962, date de l’indépendance du pays, en particulier au niveau des bassins laitiers mais malheureusement cinquante ans après, les résultats sont dérisoires. Entre-temps beaucoup d’acquis se sont évaporés. 

 

La luzerne s'adapte bien en Algérie. Elle produit un fourrage de qualité avec des rendements intéressants. Pourquoi donc son développement piétine ? Sa surface reste éparpillée au niveau de plusieurs régions. Au sud et à l’extrême sud du pays, la luzerne reste cultiver à la méthode traditionnelle et le plus souvent au niveau des Oasis.  Au nord, la luzerne est rare. Des tentatives ont été menées ces dernière années, au niveau des hauts plateaux, mais peu d'échos sur les résultats.

 

La culture de la luzerne est aussi une grande inconnue pour beaucoup d’éleveurs. Il y a aussi une nouvelle génération d’éleveurs qui connaît très peu l'expérience passée sur les cultures fourragères. Par ailleurs, des griefs y sont cités : c’est une culture pérenne, occupant donc le sol pendant plusieurs années, sa semence est indisponible sur le marché ou son prix est excessif, elle exige beaucoup d’eau dans certaines régions connues par la faiblesse de la pluviométrie, elle est attaquée par des ravageurs, des insectes nuisibles et des maladies, etc.

 

Plusieurs organismes de l’Etat ont travaillé et travaillent encore sur le développement de cette espèce mais très souvent ce travail colossal mené par des structures de recherche, instituts et universités, complété par d’autres chargées de la vulgarisation n’a pas encore permis à cette culture de prendre la place qui lui revient.

 

Des contraintes existent certes mais posons-nous avant tout un certain nombre de questions. Connaît-on bien cette merveilleuse légumineuse ? Ses exigences ? L’itinéraire technique adéquat selon les sols et les régions ? A-t-on suffisamment vulgarisé cette culture ? A-t-on donné suffisamment de moyens pour sa vulgarisation?

 

Sans trop s’étaler, la recherche fondamentale et appliquée sur cette espèce doit être poursuivie et à une plus large échelle, l'Algérie est un grand pays avec des caractéristiques pédo-climatiques différentes de région en région. La vulgarisation doit aussi continuer en améliorant ses techniques de transfert de messages grâce aux nouveaux moyens de communication.

 

C'est dans le même esprit que ce blog est crée. Il devra permettre des échanges entre les intéressés et indirectement faire mieux connaître "La reine des fourrages". 

 

Un blog dédié à la luzerne en Algérie est né. C’est déjà un premier pas pour le développement de la luzerne en Algérie. 

 

Youcef Batel

Le 23.02.2013


06/07/2014
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La luzerne en Algérie en 1950

La récolte des fourrages en 1950 est abondante mais de médiocre qualité, le fanage ayant été fréquemment contrarié par les intempéries.

Dans les vesces-avoines, on constate dans de nombreux cas un développement exagéré de la céréale, au détriment de la vesce qui se trouve en très faible proportion dans le mélange.


D'une manière générale, les troupeaux ont trouvé assez facilement leur nourriture sur les pacages et parcours et sur les chaumes reverdis.

L'introduction de plantes fourragères dans les assolements gagne quelques adeptes, tant en vue de développer l'élevage que de reconstituer la matière organique des sols appauvris en humus. Là où la culture des céréales est insuffisamment payante, il y a lieu de rechercher si cette évolution est susceptible de mieux asseoir l'équilibre financier des exploitations ; la création d'une ferme pilote est envisagée dans la région de Sidi-Bel-Abbès pour y étudier les différents aspects du problème.

Les superficies consacrées à la culture de la vesce-avoine et de la luzerne figurent ci-dessous avec indication de la production :

 

 

 


Céréales

Surfaces en hectares

Production en quintaux
de fourrage sec

1938

49

50

38

49

50

 

Vesce avoine

 

 

26.000

 

30.000

 

32.300

 

650.000

 

650.000

 

765.000

Luzerne

 

2.800

2.500.

3.000

1110.000

115.000

127.000

 

Il ressort de ce tableau, que malgré ses nombreux avantages la luzerne n'occupe encore qu'une superficie restreinte ; elle est pourtant l'une des meilleures plantes dont la présence contribuerait à la mise en valeur des périmètres irrigués. Il est de l'intérêt bien compris des producteurs de combattre leur indifférence et de donner à cette légumineuse fourragère, excellent aliment du bétail en même temps qu'améliorant les qualités du sol, la large place qui lui revient.

 

Source :

Alger, Algérie : documents algériens

Série économique : agriculture

La production de l’agriculture algérienne en 1950

N°81 – 30 octobre 1950

http://alger-roi.fr

 

(le titre a été proposé par le webmaster)


06/03/2013
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Alerte à la morelle jaune

Phoeniciculture à Biskra : Alerte à la morelle jaune

 

La pénurie des produits chimiques recommandés démoralise complètement les propriétaires des palmeraies.


 

Des agriculteurs de la commune phoenicicole d’El Hadjeb, située à 10 km au sud-ouest de Biskra, signalent l’apparition de la morelle jaune dans leurs exploitations agricoles depuis quelques mois. Ce phénomène qui suscite chez eux une vive inquiétude prend de l’ampleur et risque, selon leurs dires, d’anéantir plusieurs générations de palmiers-dattiers, qui ont commencé à se dessécher au niveau des palmes «devenant friables et cassants». La morelle jaune ou solanum elaeagnifolium ou morelle à feuilles de chalef, est une espèce végétale de la famille des solanacées. C’est une plante herbacée à fleurs violettes, originaire d’Amérique du sud, pouvant atteindre 90 cm de longueur. A la faveur de la densification et de la mondialisation des échanges commerciaux, elle a envahi tous les continents.

Bien qu’elle présente un intérêt pour l’industrie pharmaceutique, la morelle jaune est considérée comme une plante adventice, parasitaire, invasive et envahissante. Elle est l’objet de campagnes de détection et d’éradication systématique à travers le monde car elle peut, quand elle n’est pas combattue chimiquement, détruire les cultures des périmètres où elle croit en s’accaparant les nutriments et en asséchant le sol. Elle est toxique, urticante et constitue un réservoir idéal pour de multiples ravageurs des cultures agricoles. Autres griefs retenus contre cette mauvaise herbe, elle réduit la biodiversité des zones infestées et possède une vitesse de propagation déconcertante. 

En 2011, l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un plan de lutte contre la morelle jaune au bénéfice de l’Irak et de la Syrie où 60 % des cultures étaient infestées. En Algérie, la morelle jaune a été identifiée au début des années 2000 par les techniciens de l’institut national de la protection des végétaux (INPV) d’El Harrach. Selon les recommandations des spécialistes, le seul moyen d’annihiler sa croissance et d’en débarrasser les exploitations agricoles est le recours aux produits chimiques. Les spécialistes des actions phytosanitaires préconisent l’utilisation d’une bouillie de glyphosate et de sulfate d’ammonium, savamment dosée et répandue à des stades définis du développement de la plante cible. Seulement, les fellahs de Biskra assurent que le second produit cité est introuvable sur le marché national ni sous la forme de granulés ni sous celle de liquide.

Les palmiers dépérissent à vue d’oeil

Ainsi, force est de constater que les phoeniculteurs de Biskra sont dans l’impréparation totale et le désarroi face à l’arrivée de la morelle jaune. Parfait archétype d’un fellah confronté à un nouvel ennemi menaçant ses terres, Nasser Yahia, propriétaire d’une parcelle à Lemdareg, dans la commune d’El Hadjeb, vit «un calvaire depuis des semaines». Plus de vingt de ses palmiers sur une centaine sont touchés par une maladie provoquant l’affaissement des palmes et la mort du stipe.

Il soupçonne la morelle jaune d’être pour quelque chose dans le dépérissement de ses palmiers. Tantôt la gorge nouée par l’émotion, tantôt la commissure des lèvres écumante de colère, il raconte: «Quand ce parasite est apparu, nous n’y avons pas donné trop d’importance. Nous l’avons combattu avec des campagnes d’arrachage à mains nues. Mais il semble que la morelle jaune est plus redoutable que cela car elle renaît quelques semaines plus tard et se propage à une allure folle. Elle empêche toute culture intercalaires entre les palmiers, même pas celle de la luzerne, et ne peut servir elle-même de fourrage pour les ovins et les caprins qui répugnent à s’en approcher.» Cet agriculteur est ulcéré par les lenteurs administratives et le manque de réactivité de certains responsables locaux en charge de la protection phytosanitaire, qu’il a pourtant alertés au début de l’année en cours. Le 26 avril 2012, il a reçu une sorte d’ordonnance émanant de la station régionale de la protection des végétaux de Biskra lui indiquant les produits chimiques et leurs dosages pour se défaire de la morelle jaune. Il a alors cherché vainement auprès des distributeurs d’engrais et d’intrants agricoles ces produits, mais en vain.

Là où il s’attendait à un véritable branle-bas de combat de la part des pouvoirs publics contre cette herbe exogène et hautement nuisible, notre interlocuteur, affolé par la dangerosité de cette plante n’a eu, selon lui, que «de l’indifférence et une nonchalance professionnelle» le mettant en rage. Par conséquent, il lance un véritable S.O.S. au ministère de l’Agriculture car, craint-il, «dans quelques semaines, il ne restera plus rien de cet éden hérité de mon père, et qui a toujours pourvu au besoin de la famille.» Pour le moment, et c’est ce qui le met hors de lui, il est réduit à assister, impuissant, à l’envahissement de sa terre par la morelle jaune et au dépérissement de ses palmiers.
 

Hafedh Moussaoui

El Watan du 10.06.2012


01/03/2013
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Désolation dans une plaine fertile

Localité d’El Karma : Désolation dans une plaine fertile  

 

Cette agglomération réclame sa part de développement. La majorité des habitants en âge de travailler est durement touchée par le chômage.

 

D’un pâté de maisons datant de l’Indépendance, El Kerma ou Chaïb El Arbi, une localité de la commune d’El Hadjar, s’est transformée en agglomération grâce à la réalisation d’un village socialiste dans les années 1970, et aux acquis de l’auto-construction.


S’étendant sur une surface de plus de 20 km², dont des terres agricoles de la plaine de la Seybouse, et traversée par la RN21 menant vers Guelma, cette localité, qui compte 4 200 âmes, aurait pu prétendre à un meilleur avenir grâce aux atouts dont elle dispose, notamment sa position géographique par rapport à la commune d’El Hadjar et à la métropole, ainsi qu’à sa vocation agricole indéniable.


Aujourd’hui, ses habitants, dont la majorité est composée de jeunes, ont des préoccupations multiples à l’instar de plusieurs autres régions du pays. Le chômage vient en tête de ces préoccupations car le secteur de l’agriculture, qui fut dans les années 1970 (à l’époque de l’autogestion), pourvoyeur d’emplois, n’offre plus de perspectives avec l’abandon pur et simple des cultures industrielles comme le coton, le soja et la betterave sucrière. Méconnaissant les dispositifs de soutien de l’Etat à l’emploi, les jeunes chômeurs d’El Kerma sollicitent souvent la commune d’El Hadjar pour un travail. Censée être un potager, El Kerma présente pourtant un cadre de vie en perpétuelle dégradation. «Il n’existe même pas de trottoirs dans notre contrée», lance un habitant, exaspéré par l’état des  pistes qui mènent aux maisons. En hiver, la gadoue et les eaux stagnantes posent énormément de problèmes pour atteindre la route nationale. Le quotidien des habitants est fait d’aléas, comme si cette localité était acculée à subir son sort, telle une fatalité.

 

El Kerma, qui se distinguait naguère par sa contribution appréciable dans les productions agricoles, notamment dans les filières de la céréaliculture et des cultures industrielles (tomate, soja, betterave sucrière, luzerne, coton), est aujourd’hui livrée à elle-même, comme la décrit une universitaire au chômage, habitant cette localité. «Elle ressemble à un vaste chantier où le béton grignote progressivement ses terres agricoles, parmi les plus fertiles de la plaine de Annaba, avec comme conséquence l’augmentation du taux de chômage touchant la majorité de ses habitants en âge de travailler», dit-elle. Ainsi, jeunes et moins jeunes sont demandeurs d’emploi à El Kerma. Les portes ne daignent pas s’ouvrir, surtout en l’absence d’investissement public et privé. En attendant des jours meilleurs, les habitants qui continuent de compter sur la relance de l’agriculture pour se faire embaucher, souhaitent fortement que l’APC d’El Hadjar se penche sur l’état de dégradation de leur cadre de vie. Des promesses leur ont été faites dans ce sens par l’actuel président de l’APC, Mohamed-Cherif Bendjedid, qui s’est engagé à réserver une enveloppe du budget primitif de 2011 au relookage d’El Kerma.

                   

Tewfiq G.

El Watan du 15.11.2010



01/03/2013
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