Maghreb Arabe
Maroc: la région de l'Oriental
Oujda : L'Oriental, vache laitière de l'agroalimentaire
La filière laitière dans la région de l'Oriental s'est vu dédier un contrat-programme pour son développement. Ce contrat-programme a été signé jeudi à Oujda, entre la direction régionale de l'Agriculture et la Coopérative laitière du Maroc oriental (COLAIMO). Etalé sur la période 2010-2014, ce contrat-programme a pour objectif l'augmentation de la productivité des vaches laitières et de la production laitière de cette coopérative pour passer de 66 millions de tonnes par an actuellement à 91 millions à l'horizon 2014, avec une hausse moyenne de 10% par an.
Ledit programme de développement de la filière laitière s'articule autour de cinq principaux axes, ont précisé les signataires du contrat. Le premier point porte sur l'amélioration génétique du cheptel bovin par le biais d'opérations d'importation de génisses, de l'insémination artificielle et du contrôle laitier. Le second axe, qui se rapporte à l'alimentation, prévoit la diversification des cultures fourragères par la reconversion de la culture de luzerne au maïs fourrager et l'introduction des techniques de conservation de fourrages, notamment l'ensilage, en plus de la promotion des techniques de rationnement alimentaire. Pour ce qui est de la prophylaxie, il s'agit surtout de l'exécution des programmes de lutte contre les maladies réputées légalement contagieuses.
En matière d'encadrement, le contrat stipule l'accompagnement des organisations professionnelles et des éleveurs pour améliorer la productivité de leur cheptel et pour appliquer les nouvelles techniques de conduite des élevages laitiers. Le dernier axe porte sur le renforcement des organisations professionnelles à travers l'élargissement du réseau de collecte de lait par la création de nouveaux centres de collecte, leur mise à niveau et la formation des adhérents des coopératives.
La filière laitière dans cette région se caractérise par un effectif de bovins estimé à 89.500 têtes, dont 36.500 vaches laitières et une production annuelle évaluée à 100.000 tonnes, d'une valeur de 380 millions de dirhams. Le secteur participe aussi avec 1,5 million de journées de travail.
Ihssane Andaloussi
Les Echos du 18.04.2010
La région de Doukkala au Maroc
Les fellahs sont optimistes
Compte tenue des faibles réserves en eau au niveau du barrage Al Massira, le programme cultural dans les Doukkala a concerné les cultures fourragères notamment la luzerne et le bersim, la betterave à sucre, l'arboriculture et un programme de multiplication.
Les superficies programmées sont comme suit :
Fourrages : 16.000 Ha ;
Betterave : 18.000 Ha ;
Blés (semences sélectionnées) : 2.000 Ha ;
Arboricultures : 350 Ha ;
En zone bour, le programme cultural comporte :
Céréales d'automne : 200.000 Ha ;
Légumineuses alimentaires : 15.000 Ha ;
Fourrages : 14.000 Ha ;
Maïs grain : 40.000 Ha ;
Maraîchage : 15.000 Ha.
Etat d'avancement des cultures
- Betterave à sucre
Les semis de la betterave à sucre ont atteint 18.230 Ha, soit 101% par rapport au programme global. L'état végétatif actuel de la culture est en général bon. Les semis précoces ont atteint le stade de grossissement de la racine tandis que les semis tardifs, la betterave est au stade 8 à 16 feuilles. En se basant sur l'état actuel de la betterave à sucre, on peut espérer une production similaire à celle de la campagne passée.
- Céréales d'automne
Malgré le retard des précipitations ayant caractérisé le début de cette campagne agricole, les superficies semées ont été assez importantes et ont atteint 198.625 ha, dont 66.805 ha en blé dur, 58.805 ha en blé tendre et 73.015 ha en orge, contre 200.195 ha la campagne précédente et 195.000 ha comme moyenne des cinq dernières campagnes agricoles.
Au niveau du périmètre irrigué et malgré la non disponibilité en eau pour l'irrigation des céréales d'automne, les agriculteurs. ont réalisé une superficie de 37.298 ha, contre 32.422 ha la campagne précédente. Plus de 50% de cette superficie a bénéficié de l'eau d'irrigation (au moins une irrigation) et ce au détriment de la dotation octroyée aux cultures fourragères et à la betterave à sucre. Quant à la zone irriguée par pompage, les superficies semées et irriguées par pompage privé ont atteint 565 ha. L'état actuel des céréales d'automne est en général moyen suite à l'absence de précipitations durant une longue période. En zone bour, les céréales ont connu une nette amélioration suite aux dernières précipitations. En zone irriguée, et suite aux irrigations apportées à la culture par certains agriculteurs, l'état de la culture s'est amélioré. Ainsi, les céréales en bon état sont de l'ordre de 63% de la superficie semée. Il est à signaler que la longue période de sécheresse a eu des effets négatifs sur la hauteur des céréales et par conséquent le rendement. Cependant, et grâce aux dernières précipitations, l'état de la culture est en cours d'amélioration.
- Légumineuses
Durant ces deux dernières campagnes, on constate un regain d'intérêt des agriculteurs pour les légumineuses à travers l'importance des superficies réalisées. Ainsi, au cours de la campagne agricole actuelle, les superficies semées ont atteint 18.386 ha, contre 17.333 ha la campagne précédente et 11.600 ha moyenne des cinq dernières campagnes ; le petit pois et la fève sont les principales légumineuses au niveau de la zone bour, elles représentent 92% des réalisations ; l'état végétal actuel des légumineuses est assez bon.
- Cultures fourragères
Les réalisations en cultures fourragères pour la campagne en cours en zone bour ont atteint 21.884 ha dont 13.084 ha en zone irriguée, 7.685 ha en bour et 1.115 ha en zone de pompage privée. Les principales spéculations fourragères sont la luzerne et le bersim en irrigué et l'orge fourragère et l'avoine en bour.
- Maïs Grain
Les semis en maïs grain pour la campagne en cours en zone bour ont atteint jusqu'à présent 30.000 ha contre 29.430 ha au cours de la campagne précédente. Le maïs a atteint le stade levée à 4 feuilles. Son état est en général bon (70%). Les rendements seront fonction des conditions pluviométriques pour le reste de la campagne. En zone irriguée, le programme du maïs de printemps et d'été a été annulé suite aux restrictions de la dotation en eau d'irrigation.
Abdelkader Belcadi
Le matin du 09.12.2002
Tadla-Azilal : Les cultures fourragères, l'autre atout
La luzerne: Aliment privilégié pour le bétail
De par sa vocation polyvalente, la région Tadla – Azilal se caractérise par l'importance et la diversité des ressources fourragères. En effet, 42.000 ha sont emblavés en différentes cultures fourragères, à savoir la luzerne, le maïs ensilage ou encore le Bersim.
La luzerne est la principale culture fourragère au niveau de la région, elle s'étend sur une superficie qui dépasse les 28.000 ha, soit 67% de la superficie fourragère totale de la région (42.000 ha) et 21% de la superficie luzernière nationale (135.000 ha). Bien adaptée aux conditions climatiques de la région, la luzerne, qui est une culture pérenne, est généralement installée en automne, dès septembre et plus fréquemment en octobre et novembre.
Non productive en période hivernale, la luzerne est exploitée à partir du mois de mars jusqu'au fin octobre. Exigeante en eau d'irrigation (12.000 m³/ha) le stade de coupe optimal est le début de floraison, avec un nombre moyen des coupes par an. La durée d'exploitation de la luzerne est de 4 à 5 ans avec une production maximale durant la 2e et la 3e année. La luzerne est exploitée en fourrage vert et en foin. Le rendement moyen enregistré est de 62 tonnes de matière verte/ha, alors que le potentiel de région est de 90 t MV/ha, selon l'Ormvat (Office régional de mise en valeur agricole du Tadla). Le coût de production de la luzerne est de 13.000 DH/ha pour la luzerne verte et 15.500 DH/Ha pour le foin de luzerne. La marge nette de rentabilité pour l'agriculteur est de 15.000 à 20.000 DH/ha.
Le maïs ensilage est une culture fourragère dans la région. C'est un fourrage riche en énergie et il constitue, de ce fait, le meilleur complément de la luzerne. La superficie emblavée en maïs ensilage au niveau de la région est de 7.000 ha, soit 17% de la superficie fourragère totale. Les 7.000 ha représentent 30% des réalisations à l'échelle nationale en maïs ensilage (24.000 ha). Culture annuelle à cycle court, le maïs ensilage est cultivé en dérobé après les céréales (mai - juin) ou après la betterave (juin - juillet) Selon les variétés, la durée du cycle du maïs ensilage varie de 2 mois et demi à 3 mois. Le stade de coupe optimum du maïs ensilage est le stade grains laiteux pâteux qui correspond au meilleur rapport entre le rendement et la valeur nutritive de la culture.
Le rendement moyen du maïs ensilage réalisé est de 35 tonnes/ha. Alors que le potentiel de la région est de 45 t/ha. Au stade optimum de récolte (grains laiteux pâteux), le maïs ensilage est fauché, haché et tassé dans des silos ou des sacs hermétiquement fermés. Et pour une meilleure valeur nutritive, le maïs ensilage ne doit être utilisé qu'après 2 mois à partir de la date de sa mise en silo ou en sac. Le coût de production du maïs ensilage est de l'ordre de 11.500 DH/ ha pour l'ensilage préparé en silo, contre 14.000 DH/ ha pour l'ensilage préparé en sac.
M.R
L'Economiste du 11.07.2008