La région de Doukkala au Maroc
Les fellahs sont optimistes
Compte tenue des faibles réserves en eau au niveau du barrage Al Massira, le programme cultural dans les Doukkala a concerné les cultures fourragères notamment la luzerne et le bersim, la betterave à sucre, l'arboriculture et un programme de multiplication.
Les superficies programmées sont comme suit :
Fourrages : 16.000 Ha ;
Betterave : 18.000 Ha ;
Blés (semences sélectionnées) : 2.000 Ha ;
Arboricultures : 350 Ha ;
En zone bour, le programme cultural comporte :
Céréales d'automne : 200.000 Ha ;
Légumineuses alimentaires : 15.000 Ha ;
Fourrages : 14.000 Ha ;
Maïs grain : 40.000 Ha ;
Maraîchage : 15.000 Ha.
Etat d'avancement des cultures
- Betterave à sucre
Les semis de la betterave à sucre ont atteint 18.230 Ha, soit 101% par rapport au programme global. L'état végétatif actuel de la culture est en général bon. Les semis précoces ont atteint le stade de grossissement de la racine tandis que les semis tardifs, la betterave est au stade 8 à 16 feuilles. En se basant sur l'état actuel de la betterave à sucre, on peut espérer une production similaire à celle de la campagne passée.
- Céréales d'automne
Malgré le retard des précipitations ayant caractérisé le début de cette campagne agricole, les superficies semées ont été assez importantes et ont atteint 198.625 ha, dont 66.805 ha en blé dur, 58.805 ha en blé tendre et 73.015 ha en orge, contre 200.195 ha la campagne précédente et 195.000 ha comme moyenne des cinq dernières campagnes agricoles.
Au niveau du périmètre irrigué et malgré la non disponibilité en eau pour l'irrigation des céréales d'automne, les agriculteurs. ont réalisé une superficie de 37.298 ha, contre 32.422 ha la campagne précédente. Plus de 50% de cette superficie a bénéficié de l'eau d'irrigation (au moins une irrigation) et ce au détriment de la dotation octroyée aux cultures fourragères et à la betterave à sucre. Quant à la zone irriguée par pompage, les superficies semées et irriguées par pompage privé ont atteint 565 ha. L'état actuel des céréales d'automne est en général moyen suite à l'absence de précipitations durant une longue période. En zone bour, les céréales ont connu une nette amélioration suite aux dernières précipitations. En zone irriguée, et suite aux irrigations apportées à la culture par certains agriculteurs, l'état de la culture s'est amélioré. Ainsi, les céréales en bon état sont de l'ordre de 63% de la superficie semée. Il est à signaler que la longue période de sécheresse a eu des effets négatifs sur la hauteur des céréales et par conséquent le rendement. Cependant, et grâce aux dernières précipitations, l'état de la culture est en cours d'amélioration.
- Légumineuses
Durant ces deux dernières campagnes, on constate un regain d'intérêt des agriculteurs pour les légumineuses à travers l'importance des superficies réalisées. Ainsi, au cours de la campagne agricole actuelle, les superficies semées ont atteint 18.386 ha, contre 17.333 ha la campagne précédente et 11.600 ha moyenne des cinq dernières campagnes ; le petit pois et la fève sont les principales légumineuses au niveau de la zone bour, elles représentent 92% des réalisations ; l'état végétal actuel des légumineuses est assez bon.
- Cultures fourragères
Les réalisations en cultures fourragères pour la campagne en cours en zone bour ont atteint 21.884 ha dont 13.084 ha en zone irriguée, 7.685 ha en bour et 1.115 ha en zone de pompage privée. Les principales spéculations fourragères sont la luzerne et le bersim en irrigué et l'orge fourragère et l'avoine en bour.
- Maïs Grain
Les semis en maïs grain pour la campagne en cours en zone bour ont atteint jusqu'à présent 30.000 ha contre 29.430 ha au cours de la campagne précédente. Le maïs a atteint le stade levée à 4 feuilles. Son état est en général bon (70%). Les rendements seront fonction des conditions pluviométriques pour le reste de la campagne. En zone irriguée, le programme du maïs de printemps et d'été a été annulé suite aux restrictions de la dotation en eau d'irrigation.
Abdelkader Belcadi
Le matin du 09.12.2002
Tadla-Azilal : Les cultures fourragères, l'autre atout
La luzerne: Aliment privilégié pour le bétail
De par sa vocation polyvalente, la région Tadla – Azilal se caractérise par l'importance et la diversité des ressources fourragères. En effet, 42.000 ha sont emblavés en différentes cultures fourragères, à savoir la luzerne, le maïs ensilage ou encore le Bersim.
La luzerne est la principale culture fourragère au niveau de la région, elle s'étend sur une superficie qui dépasse les 28.000 ha, soit 67% de la superficie fourragère totale de la région (42.000 ha) et 21% de la superficie luzernière nationale (135.000 ha). Bien adaptée aux conditions climatiques de la région, la luzerne, qui est une culture pérenne, est généralement installée en automne, dès septembre et plus fréquemment en octobre et novembre.
Non productive en période hivernale, la luzerne est exploitée à partir du mois de mars jusqu'au fin octobre. Exigeante en eau d'irrigation (12.000 m³/ha) le stade de coupe optimal est le début de floraison, avec un nombre moyen des coupes par an. La durée d'exploitation de la luzerne est de 4 à 5 ans avec une production maximale durant la 2e et la 3e année. La luzerne est exploitée en fourrage vert et en foin. Le rendement moyen enregistré est de 62 tonnes de matière verte/ha, alors que le potentiel de région est de 90 t MV/ha, selon l'Ormvat (Office régional de mise en valeur agricole du Tadla). Le coût de production de la luzerne est de 13.000 DH/ha pour la luzerne verte et 15.500 DH/Ha pour le foin de luzerne. La marge nette de rentabilité pour l'agriculteur est de 15.000 à 20.000 DH/ha.
Le maïs ensilage est une culture fourragère dans la région. C'est un fourrage riche en énergie et il constitue, de ce fait, le meilleur complément de la luzerne. La superficie emblavée en maïs ensilage au niveau de la région est de 7.000 ha, soit 17% de la superficie fourragère totale. Les 7.000 ha représentent 30% des réalisations à l'échelle nationale en maïs ensilage (24.000 ha). Culture annuelle à cycle court, le maïs ensilage est cultivé en dérobé après les céréales (mai - juin) ou après la betterave (juin - juillet) Selon les variétés, la durée du cycle du maïs ensilage varie de 2 mois et demi à 3 mois. Le stade de coupe optimum du maïs ensilage est le stade grains laiteux pâteux qui correspond au meilleur rapport entre le rendement et la valeur nutritive de la culture.
Le rendement moyen du maïs ensilage réalisé est de 35 tonnes/ha. Alors que le potentiel de la région est de 45 t/ha. Au stade optimum de récolte (grains laiteux pâteux), le maïs ensilage est fauché, haché et tassé dans des silos ou des sacs hermétiquement fermés. Et pour une meilleure valeur nutritive, le maïs ensilage ne doit être utilisé qu'après 2 mois à partir de la date de sa mise en silo ou en sac. Le coût de production du maïs ensilage est de l'ordre de 11.500 DH/ ha pour l'ensilage préparé en silo, contre 14.000 DH/ ha pour l'ensilage préparé en sac.
M.R
L'Economiste du 11.07.2008
Tunisie: Effets de la salinité des eaux d'irrigation
Effets de la salinité des eaux d'irrigation sur la survie et la croissance de trois cultivars de luzerne pérenne
Auteurs: M. Mezni, E. Bizid, M. Hamza
Date de publications : 15/06/1999
Publications : Fourrages N°158, de l’Association Française pour la Production Fourragère (AFPP)
Pages : 169 à 178
Résumé
L'objectif de cette étude vise à préciser et à vérifier le degré de tolérance à la salinité de la luzerne Gabès dont les performances seraient affectées par l'importation massive de cultivars étrangers. Cette variété est réputée pour sa tolérance à l'eau d'irrigation titrant 4,2 g/l de sels (LESSANI,1969 ; PESSARAKLI et UBER, 1991), et sa capacité de germination élevée en conditions de stress salin allant jusqu'à 9,5 g/l (comparaison avec 5 variétés de luzerne, LAPEYRONIE, 1982). Par ailleurs, elle a une production de matière sèche élevée sous un rythme d'exploitation accéléré (comparée à 4 variétés provenant d'origines diverses, ALBOUDI et al., 1994). L'étude ici présentée analyse les effets de la présence, dans l'eau d'irrigation, de chlorure de sodium à des concentrations croissantes, effets sur le développement, la croissance et la survie de trois cultivars de luzerne pérenne (Medicago sativa L.) au cours de trois cycles de repousse.
Discussion, conclusion
Cette étude a confirmé l'intérêt de Gabès pour les travaux de sélection et d'amélioration. Cette population se distingue des deux autres cultivars par un taux de survie nettement supérieur en présence de sel. Gabès devrait ainsi améliorer la longévité des luzernières, actuellement de trois ans maximum pour les autres variétés en conditions salines. Nos résultats confirment ceux de LAPEYRONIE(1982) qui montrait la supériorité de Gabès par rapport à la variété Provence. La survie est souvent choisie comme critère principal de tolérance au sel chez les plantes cultivées (PAN et al., 1959; KINGSBURY et EPSTEIN,1984 ; DVORAK et ROSS, 1986; YEO et FLOWERS,1986). C'est un critère essentiel dans le cas des plantes fourragères pérennes.
La production de matière sèche par plante et par m² confirme également la performance de Gabès dont les potentialités de croissance en présence de sel sont nettement supérieures à celles des deux autres cultivars. Les variétés Hunterfield et Hyb.555 présentent une sensibilité au sel plus marquée, et ceci dès la 1re coupe, effectuée après 30 jours de stress salin. La diminution sévère de la production de matière sèche chez ces deux variétés est surtout liée à la mauvaise reprise après les coupes, à la réduction de la croissance et à l'élimination d'une partie du feuillage par sénescence prématurée, laquelle est accentuée par l'intensité et la durée de la contrainte saline.
D'après MUNNS et TERMMAT(1986) et MUNNS(1993), l'accumulation progressive des ions Na+ et Cl- dans les feuilles accélère leur sénescence et limite la formation de nouvelles feuilles photosynthétiquement actives.
Un programme de sélection à partir de la variété-population Gabès est en cours. L'utilisation exclusive de cette variété dans l'obtention de variétés synthétiques s'avère la plus logique.
Ces nouvelles variétés, tout en gardant les caractéristiques générales de Gabès, auront une supériorité du point de vue de la qualité fourragère, de la persistance et de la productivité. Néanmoins, d'autres sources de tolérance à la salinité peuvent être recherchées, en particulier dans les populations oasiennes, d'où la nécessité de faire des prospections dans les zones de culture de la luzerne du sud tunisien.
DJELFA
Un millier d'agriculteurs veulent se lancer dans la culture de la luzerne
Le Haut Commissariat au développement de la steppe, HCDS, se prépare à lancer la deuxième phase du programme de culture de la luzerne après le net succès réalisé suite à l'opération pilote lancée l'année dernière. Selon Chettouh Ibrahim, ingénieur agronome au HCDS, près de 1.000 dossiers d'agriculteurs, souhaitant se lancer dans la culture de la luzerne, ont été déposés jusqu'à ce jour, afin d'intégrer la deuxième phase du programme. «Après les réticences et le scepticisme rencontrés l'année dernière, les agriculteurs et les éleveurs de vaches laitières ont pris conscience de l'importance de cet aliment du bétail. Les premières données sont encourageantes et l'année prochaine devrait être plus prolifique que l'exercice 2011», dira notre interlocuteur.
En mars dernier, le HCDS avait lancé une première opération pour relancer la culture de la luzerne dans les régions steppiques. Au total, 18 q de semences importées d'Italie ont été distribués gratuitement au profit de 66 agriculteurs des wilayas de Djelfa et Laghouat, sur une superficie de plus de 72 ha. La luzerne est un aliment du bétail destiné essentiellement aux vaches laitières, connu pour ses vertus nutritives avérées. Les techniciens du HCDS affirment que la luzerne permet d'accroître la production de lait de vache de 20 à 50% et d'améliorer son apport en matière grasse de 40%. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural considère cette branche comme stratégique dans son objectif de réduire la facture d'importation du lait en poudre.
Nassim Brahim
Le Quotidien d’Oran du 11.10.2011
Populations sahariennes et stress hydrique
QUELQUES POPULATIONS SAHARIENNES DE LUZERNE PERENNE (Medicago
Sativa L.) FACE A UN STRESS HYDRIQUE
Chaabena et al
Revue des BioRessources
Vol 1 N 2 de Décembre 2011
Page 36 à 48
Conclusion
En regroupant tous les résultats, grâce à l’ACP et la CAH, quatre groupes distincts se démarquent :
Groupe 01: Italie comme une population à très faible résistance à la sécheresse.
Groupe 02 : Janet, In Salah, Hassi Laabid, Ouargla et Saoudienne comme des populations à faible résistance à la sécheresse.
Groupe 03 : Aoulef et Tamantit comme des populations ayant une résistance moyenne à la sécheresse.
Groupe 04 : Chott, Hassi Ben Abdallah, Blidet Amor, Temacine, Nezla, Meggarine et Lioua comme des populations à résistance élevée à la sécheresse.
Ces résultats obtenus nous permettraient de choisir les populations les plus adaptées au déficit hydrique pour les planter dans des zones où les périodes de sécheresse sont longues et où il y a un déficit en eau d'irrigation ou présentent un sol salin (vu que la sécheresse ou la salinité, bien que faisant intervenir des processus différents, mais engendrent la même finalité qui est le manque d'eau disponible pour les cellules végétale). Mais il faudrait étudier la productivité de la population choisie dans ces conditions.